L'article
Un grand cœur pour les enfants de Beyrouth
09.11.12 - Portrait. Une Vaudoise a ouvert une école dans les quartiers défavorisés de la capitale libanaise
Khaled, Assia... Quand Catherine Mourtada évoque la dynamique du don, elle pense à des visages d’enfants. Enseignante de formation, cette Vaudoise vit depuis plus de vingt ans au Liban, où elle a fondé le Centre éducatif Tahaddi, dans un quartier défavorisé de la capitale Beyrouth
Une patience qui paie
«Khaled a commencé à fréquenter notre centre une année où j’enseignais les mathématiques dans sa classe». Cet adolescent posait un problème : il arrivait systématiquement en retard. «Si un autre enseignant que moi avait commencé la journée, Khaled aurait été renvoyé, conformément aux règles de notre école». Mais Catherine Mourtada avait discerné le potentiel de cet adolescent.
Sa patience, accordée chaque matin, a permis à Khaled de prendre le rythme scolaire et d’achever aujourd’hui une formation de mécanicien. «J’ai dû user de grâce, tout en essayant de respecter les règles», ajoute la directrice.
Quelle injustice !
La mise en pratique du don et de la générosité n’est pas systématiquement couronnée de succès. Assia fréquentait le centre éducatif depuis près de trois ans. «C’était une fille sympathique, avec laquelle nous avions du plaisir à travailler», se souvient Catherine Mourtada.
Un jour, son père découvre dans l’un de ses cahiers un cœur avec deux initiales. Ni une ni deux, il punit violemment sa fille et lui interdit de retourner à l’école. «Nous avions beaucoup investi en Assia, relève la directrice de Tahaddi.
(...)Une patience qui paie
«Khaled a commencé à fréquenter notre centre une année où j’enseignais les mathématiques dans sa classe». Cet adolescent posait un problème : il arrivait systématiquement en retard. «Si un autre enseignant que moi avait commencé la journée, Khaled aurait été renvoyé, conformément aux règles de notre école». Mais Catherine Mourtada avait discerné le potentiel de cet adolescent.
Sa patience, accordée chaque matin, a permis à Khaled de prendre le rythme scolaire et d’achever aujourd’hui une formation de mécanicien. «J’ai dû user de grâce, tout en essayant de respecter les règles», ajoute la directrice.
Quelle injustice !
La mise en pratique du don et de la générosité n’est pas systématiquement couronnée de succès. Assia fréquentait le centre éducatif depuis près de trois ans. «C’était une fille sympathique, avec laquelle nous avions du plaisir à travailler», se souvient Catherine Mourtada.
Un jour, son père découvre dans l’un de ses cahiers un cœur avec deux initiales. Ni une ni deux, il punit violemment sa fille et lui interdit de retourner à l’école. «Nous avions beaucoup investi en Assia, relève la directrice de Tahaddi.
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Illustration/Photo: © Alliance PresseEn savoir plus
Première lauréate du prix Stop pauvreté
ouvert en 2002 le Centre éducatif Tahaddi dans le bidonville Hay-al-Gharbe à Beyrouth. Ce programme est destiné principalement à des enfants exclus du système scolaire libanais pour des raisons économiques et sociales, et dont beaucoup sont d’origine gitane. Elle a reçu le prix «Personnalité 2010» du mouvement suisse StopPauvreté.Célibataire, Catherine Mourtada est la mère adoptive de Nayla, une fille issue d’un de ces quartiers.