L'article
La fête pour oublier ses angoisses existentielles
24.11.15 - Portrait. Avide de conquêtes féminines, Simon écume les nuits genevoises. Sa vie est un véritable fiasco et ses perspectives d’avenir restent inexistantes. Jusqu’au jour où il fait une rencontre étonnante...
Dix ans séparent ces deux tableaux : le premier, celui d’un ado fêtard la nuit et errant le jour. Le second, celui d'un jeune homme qui s’apprête à suivre une formation chrétienne et se destine à devenir pasteur.
Les filles et l’argent
A seize ans, l’argent et les conquêtes féminines symbolisent une vie réussie aux yeux de Simon. Enfant du divorce, il vit seul dans un appartement à la frontière franco-genevoise.
Viré de sa place d’apprenti, comme il l’avait été de l’école publique et de deux écoles privées auparavant, il décide de ne plus se prendre la tête. «Je vivais la nuit et dormais le jour», raconte-t-il. Côté cœur, il fréquente une fille rencontrée dans une boîte de nuit.
L’angoisse incessante
Mais la vie de Simon est chaotique. Il ne fait rien d’autre de ses journées que dormir et fumer des joints. Les perspectives d’emploi sont inexistantes : «Je vivais sans espoir», raconte-t-il. «Et lorsque la fête était terminée et que je me retrouvais seul dans mon lit, il m’arrivait souvent de me réveiller en sueur, en proie à de sérieuses angoisses existentielles. J’avais peur de la mort, car je ne savais pas ce qui venait après», confie ce jeune homme à la carrure de boxeur, sport qu’il a par ailleurs pratiqué.
Inquiets de sa vie dissolue, des parents proches proposent de l’accueillir chez eux, pour le reprendre en main. Ils lui trouvent même une place d’apprentissage. Simon s’accroche au boulot... mais la cohabitation ne tient pas : «J’avais toujours rejeté toute forme d’autorité», analyse-t-il avec le recul. «Il faut dire que j’ai vécu comme une terrible injustice le divorce de mes parents, quand j’avais sept ans. J’étais bien révolté.»
Sa relation amoureuse ne tient pas le choc non plus. Avec trois copains, Simon reprend sa vie nocturne, à l’affût de rencontres féminines. «Je racontais des histoires aux femmes que je rencontrais, leur mentais sur ma situation pour avoir une chance de terminer dans leur lit». Rencontres ou à défaut consommation d’images en ligne, rien n’y fait : «J’étais mal dans ma peau, et mes relations étaient difficiles.»
L’Eglise au lieu des boîtes de nuit
Le grand écart qui le conduit à sa situation actuelle est initié lors des cours d’apprentissage. Un autre apprenti se met à lui parler de Jésus. «C’était le début de discussions sur ce que je vivais. D’un côté, je savais bien que ma vie de mensonge et de débauche ne menait à rien. De l’autre, je ne connaissais rien d’autre.»
Un jour, son copain l’invite au groupe de jeunes de son Eglise. Là, c’est le grand étonnement pour Simon : des gens simples et normaux, ouverts, qui s’intéressent à lui sans arrière-pensée. «Du jamais vu !». Intrigué, il rencontre régulièrement un pasteur pour en savoir plus sur la foi chrétienne. «Lorsque qu’il m’a dit que je pouvais être pardonné de mes erreurs, je n’y ai d’abord pas cru mes oreilles : “Il te suffit de dire à Dieu que tu regrettes tes erreurs et il te pardonnera”, m’avait-il dit.»
Il se met alors à fréquenter une Eglise au lieu des boîtes de nuit, même si les horaires sont très différents, et la Bible au lieu des joints...
De la haine à l’amour
Petit à petit, sa vie change. En 2012, il raconte qu’il a été libéré de la haine et de la rancœur. La même année, il éprouve le besoin de demander pardon à Dieu pour tous les égarements du passé. En exprimant intérieurement ses regrets à Dieu, il sent une présence bienfaisante lui traverser le corps : «C’était comme si une goutte d’eau remplissait mon corps jusqu’à ses extrémités et qu’elle nettoyait tout.»
C’est en rédigeant ce que Dieu a fait dans sa vie, en 2014, qu’il prend vraiment conscience de ce qui s’est produit. «J’ai réalisé l’amour de Dieu pour moi. Il m’a libéré de l’angoisse de la mort ; désormais j’ai l’assurance d’aller au paradis après ma mort. Il a donné un sens à mon existence.»
«Avant, j’avais de la haine envers les autres. Aujourd’hui, je suis capable d’éprouver de l’amour». C’est ce qui lui permet aussi d’envisager un avenir à deux. Plus besoin de mentir, de s’inventer un personnage. Il est en couple depuis trois ans et envisage de se marier prochainement.
Partager sa paix profonde
Quand on l’interroge sur son avenir, il se verrait bien devenir un jour pasteur. «Je souhaite que le plus grand nombre de personnes qui ont erré comme moi puissent
savoir que Dieu les aime, qu’il veut leur donner une paix
profonde, comme je l’ai vécu.»
Christian Willi
Les filles et l’argent
A seize ans, l’argent et les conquêtes féminines symbolisent une vie réussie aux yeux de Simon. Enfant du divorce, il vit seul dans un appartement à la frontière franco-genevoise.
Viré de sa place d’apprenti, comme il l’avait été de l’école publique et de deux écoles privées auparavant, il décide de ne plus se prendre la tête. «Je vivais la nuit et dormais le jour», raconte-t-il. Côté cœur, il fréquente une fille rencontrée dans une boîte de nuit.
L’angoisse incessante
Mais la vie de Simon est chaotique. Il ne fait rien d’autre de ses journées que dormir et fumer des joints. Les perspectives d’emploi sont inexistantes : «Je vivais sans espoir», raconte-t-il. «Et lorsque la fête était terminée et que je me retrouvais seul dans mon lit, il m’arrivait souvent de me réveiller en sueur, en proie à de sérieuses angoisses existentielles. J’avais peur de la mort, car je ne savais pas ce qui venait après», confie ce jeune homme à la carrure de boxeur, sport qu’il a par ailleurs pratiqué.
Inquiets de sa vie dissolue, des parents proches proposent de l’accueillir chez eux, pour le reprendre en main. Ils lui trouvent même une place d’apprentissage. Simon s’accroche au boulot... mais la cohabitation ne tient pas : «J’avais toujours rejeté toute forme d’autorité», analyse-t-il avec le recul. «Il faut dire que j’ai vécu comme une terrible injustice le divorce de mes parents, quand j’avais sept ans. J’étais bien révolté.»
Sa relation amoureuse ne tient pas le choc non plus. Avec trois copains, Simon reprend sa vie nocturne, à l’affût de rencontres féminines. «Je racontais des histoires aux femmes que je rencontrais, leur mentais sur ma situation pour avoir une chance de terminer dans leur lit». Rencontres ou à défaut consommation d’images en ligne, rien n’y fait : «J’étais mal dans ma peau, et mes relations étaient difficiles.»
L’Eglise au lieu des boîtes de nuit
Le grand écart qui le conduit à sa situation actuelle est initié lors des cours d’apprentissage. Un autre apprenti se met à lui parler de Jésus. «C’était le début de discussions sur ce que je vivais. D’un côté, je savais bien que ma vie de mensonge et de débauche ne menait à rien. De l’autre, je ne connaissais rien d’autre.»
Un jour, son copain l’invite au groupe de jeunes de son Eglise. Là, c’est le grand étonnement pour Simon : des gens simples et normaux, ouverts, qui s’intéressent à lui sans arrière-pensée. «Du jamais vu !». Intrigué, il rencontre régulièrement un pasteur pour en savoir plus sur la foi chrétienne. «Lorsque qu’il m’a dit que je pouvais être pardonné de mes erreurs, je n’y ai d’abord pas cru mes oreilles : “Il te suffit de dire à Dieu que tu regrettes tes erreurs et il te pardonnera”, m’avait-il dit.»
Il se met alors à fréquenter une Eglise au lieu des boîtes de nuit, même si les horaires sont très différents, et la Bible au lieu des joints...
De la haine à l’amour
Petit à petit, sa vie change. En 2012, il raconte qu’il a été libéré de la haine et de la rancœur. La même année, il éprouve le besoin de demander pardon à Dieu pour tous les égarements du passé. En exprimant intérieurement ses regrets à Dieu, il sent une présence bienfaisante lui traverser le corps : «C’était comme si une goutte d’eau remplissait mon corps jusqu’à ses extrémités et qu’elle nettoyait tout.»
C’est en rédigeant ce que Dieu a fait dans sa vie, en 2014, qu’il prend vraiment conscience de ce qui s’est produit. «J’ai réalisé l’amour de Dieu pour moi. Il m’a libéré de l’angoisse de la mort ; désormais j’ai l’assurance d’aller au paradis après ma mort. Il a donné un sens à mon existence.»
«Avant, j’avais de la haine envers les autres. Aujourd’hui, je suis capable d’éprouver de l’amour». C’est ce qui lui permet aussi d’envisager un avenir à deux. Plus besoin de mentir, de s’inventer un personnage. Il est en couple depuis trois ans et envisage de se marier prochainement.
Partager sa paix profonde
Quand on l’interroge sur son avenir, il se verrait bien devenir un jour pasteur. «Je souhaite que le plus grand nombre de personnes qui ont erré comme moi puissent
savoir que Dieu les aime, qu’il veut leur donner une paix
profonde, comme je l’ai vécu.»
Christian Willi
Réactions
Crédits
Illustration/Photo: © Alliance Presse