L'article

Kim Phuc: «Le pardon m’a permis de survivre»

Kim Phuc: «Le pardon  m’a permis de survivre»
 
J’ai choisi de pardonner
A cette époque, en pleine quête de sens, elle tombe sur une Bible dans une bibliothèque de Saigon. Elevée dans le caodaïsme, un mélange des grandes religions propre au Vietnam, elle est rapidement saisie par le récit d’amour et de pardon qu’elle découvre. Elle s’interroge sur la haine qu’elle voue à tant de personnes. «L’appel au pardon de la Bible m’interpellait. Un jour, j’ai décidé de dresser une liste des gens à qui j’en voulais. Pour être honnête, je souhaitais la mort de tous ceux qui avaient causé mes blessures.»

Un jour pourtant, je me suis mise à prier, à demander à Dieu la force de pouvoir leur pardonner. J’ai prié chaque jour. Ce n’est pas facile de pardonner! Plus les jours passaient, plus ma prière a porté ses fruits. En effet, j’ai réalisé que ma haine diminuait. Je me suis alors mise à tenir une seconde liste, où je notais les personnes auxquelles j’ai pu pardonner. La longueur des listes s’est inversée.»

Kim Phuc ne pensait jamais pouvoir être aimée par un homme. Elle trouve l’amour à Cuba, avec un compatriote. Les amoureux sont partis en voyage de noces dans le seul pays possible pour ces ressortissants d’un pays communiste, la Russie. Lors du trajet de retour, alors que l’avion se posait au Canada pour faire le plein de kérosène, elle décide de ne pas poursuivre le voyage et de «déserter» avec son mari.

Ambassadeur de la paix et de la réconciliation
Kim Phuc n’est toujours pas la bienvenue dans son pays natal. Mais elle parcourt le monde pour raconter son histoire et témoigner de la foi en ce Christ qui lui a permis de pardonner. Et elle prône à qui veut l’entendre la paix et la réconciliation. Elle a été nommée ambassadrice de bonne volonté de l’Unesco.

En 1996, elle s’est même adressée aux Vétérans de la Guerre du Vietnam réunis à Washington. L’homme qui a donné l’ordre de lancer les bombardements sur son village natal lui a fait remettre une lettre, lui proposant de la rencontrer. Au cours d’un tête-à-tête qui a duré trois heures, la victime a pu accorder son pardon à l’un de ses bourreaux. L’image qui la hantait est devenue une force puissante pour la paix.▪

Christian Willi

Commander ce numéro S'abonner

Alliance Presse est un groupe de presse indépendant, spécialisé dans la presse chrétienne.

Pour accomplir sa mission d'information de façon professionnelle, Alliance Presse dépend de la générosité de celles et ceux qui apprécient ses magazines et ses sites internet.

Je manifeste mon soutien à Alliance Presse en ajoutant un don de
    
 
Une faute d'orthographe, une erreur ou un abus dans les réactions: signalez-le à la rédaction.


Pas de réactions pour l'instant: soyez le premier à réagir sur cette page.

Saisir votre réaction

Se connecter/S'inscrire pour réagir
 
Crédits
Illustration/Photo: © istockphoto
 

Facebook
 
éditeur

Un site
d'Alliance Presse



 

x