L'article
«Même la mort n'a pas voulu de moi»
09.03.15 - Vécu. Anne-Marie se sentait en dehors de la norme. C’est l’amour de Dieu qui lui a permis de s’accepter, de se réconcilier avec elle-même et de s’engager au service de son prochain.
«Dès ma plus tendre enfance, j’ai compris dans le regard de l’autre que je ne correspondais pas à la norme». Pour Anne-Marie, impossible de rentrer dans le cadre qui lui est imposé; pour sa nature, il est mille fois trop étriqué. «A commencé alors en moi une lutte contre moi-même et contre les autres. D’un côté, je me battais avec beaucoup d’intensité pour tenter de me faire comprendre. Et de l’autre, je me maudissais de ne pas trouver le moyen de m’adapter au cadre qui m’était proposé.»
La bataille fait rage au cœur de l’adolescence
S’ajoute à cette lutte l’impossibilité de pouvoir exprimer et analyser l’émotion brute, le ressenti cru et indigeste, dus à son âge qui n’a pas encore atteint la dizaine. A l’adolescence, cette bataille ne fait que s’accentuer et s’intensifier. «Je l’ai véritablement perdue quand, à l’aube de mes 20 ans, j’ai mis fin à mes jours en silence, sans alerter personne, épuisée d’avoir crié pour me faire entendre. Mais même la mort n’a pas voulu de moi!»
Enfin aimée!
Ce n’est que trois ans plus tard qu’Anne-Marie rencontre Dieu, celui qu’elle appelle l’auteur de ses jours. Elle trouve vers lui des solutions à bien des questions restées jusqu’ici sans réponse. Rencontrer la croix, la regarder en face, poser ses yeux dans le regard mourant de
Jésus-Christ, s’entendre dire: «Tu vois, moi non plus je ne suis pas entré dans leur cadre, mais c’est par amour pour toi et tes semblables que je me laisse crucifier»: tout cela constitue pour Anne-Marie une rencontre qui la subjugue encore aujourd’hui. «Aimée, voilà le mot qui me manquait! Aimée telle que je suis, parce que j’ai été pensée, conçue, dessinée, désirée bien avant la fondation du monde.»
Soupe, savon, salut
Trois ans plus tard, une chrétienne lance l’idée à Anne-Marie qu’elle pourrait devenir «soldat de la croix». Entendez par là: membre de l’Armée du Salut, un mouvement international axé sur les mots-clés «Soupe, Savon, Salut», dont les membres portent l’uniforme. «Mais à cette époque, si quelqu’un m’avait dit que je rentrerais dans un uniforme et que j’éprouverais une grande joie à le porter, j’aurais sans doute éclaté de rire, de l’un de mes rires sonores qui agressent parfois les tympans de ceux qui m’entourent!»
Un amour transmis à d’autres
Et pourtant, quinze ans plus tard, consciente de son inconscience, Anne-Marie l’a fait. «Après avoir tenté bien pauvrement de ne pas mettre mes épaulettes à l’envers et ma broche de travers, je me suis dit que ce n’était qu’avec ce que je suis que je pourrais servir Dieu». Avec son aide, elle a pu accepter les regards et les jugements réprobateurs des autres, qui tentaient encore de la faire entrer dans leur cadre! «De plus en plus portée, transportée, supportée par l’amour de Dieu, j’ai pu, dans le cadre de mon service d’officière, offrir à tous ceux qui se présentent devant moi cet amour infini qui les accepte tels qu’ils sont, là où ils en sont!»
Anne-Marie reconnaît qu’il lui a fallu bien des années de cheminement avec Jésus-Christ le Ressuscité et avec tous ceux qui lui ont tendu la main pour en arriver à cette réconciliation avec elle-même et avec Dieu.
Sébastien Gœtschmann
La bataille fait rage au cœur de l’adolescence
S’ajoute à cette lutte l’impossibilité de pouvoir exprimer et analyser l’émotion brute, le ressenti cru et indigeste, dus à son âge qui n’a pas encore atteint la dizaine. A l’adolescence, cette bataille ne fait que s’accentuer et s’intensifier. «Je l’ai véritablement perdue quand, à l’aube de mes 20 ans, j’ai mis fin à mes jours en silence, sans alerter personne, épuisée d’avoir crié pour me faire entendre. Mais même la mort n’a pas voulu de moi!»
Enfin aimée!
Ce n’est que trois ans plus tard qu’Anne-Marie rencontre Dieu, celui qu’elle appelle l’auteur de ses jours. Elle trouve vers lui des solutions à bien des questions restées jusqu’ici sans réponse. Rencontrer la croix, la regarder en face, poser ses yeux dans le regard mourant de
Jésus-Christ, s’entendre dire: «Tu vois, moi non plus je ne suis pas entré dans leur cadre, mais c’est par amour pour toi et tes semblables que je me laisse crucifier»: tout cela constitue pour Anne-Marie une rencontre qui la subjugue encore aujourd’hui. «Aimée, voilà le mot qui me manquait! Aimée telle que je suis, parce que j’ai été pensée, conçue, dessinée, désirée bien avant la fondation du monde.»
Soupe, savon, salut
Trois ans plus tard, une chrétienne lance l’idée à Anne-Marie qu’elle pourrait devenir «soldat de la croix». Entendez par là: membre de l’Armée du Salut, un mouvement international axé sur les mots-clés «Soupe, Savon, Salut», dont les membres portent l’uniforme. «Mais à cette époque, si quelqu’un m’avait dit que je rentrerais dans un uniforme et que j’éprouverais une grande joie à le porter, j’aurais sans doute éclaté de rire, de l’un de mes rires sonores qui agressent parfois les tympans de ceux qui m’entourent!»
Un amour transmis à d’autres
Et pourtant, quinze ans plus tard, consciente de son inconscience, Anne-Marie l’a fait. «Après avoir tenté bien pauvrement de ne pas mettre mes épaulettes à l’envers et ma broche de travers, je me suis dit que ce n’était qu’avec ce que je suis que je pourrais servir Dieu». Avec son aide, elle a pu accepter les regards et les jugements réprobateurs des autres, qui tentaient encore de la faire entrer dans leur cadre! «De plus en plus portée, transportée, supportée par l’amour de Dieu, j’ai pu, dans le cadre de mon service d’officière, offrir à tous ceux qui se présentent devant moi cet amour infini qui les accepte tels qu’ils sont, là où ils en sont!»
Anne-Marie reconnaît qu’il lui a fallu bien des années de cheminement avec Jésus-Christ le Ressuscité et avec tous ceux qui lui ont tendu la main pour en arriver à cette réconciliation avec elle-même et avec Dieu.
Sébastien Gœtschmann
Réactions
Crédits
Illustration/Photo: © Alliance Presse