L'article
La foi peut-elle contribuer à la paix dans le monde?
09.03.15 - Sondage. Comment vivre en paix et de façon réconciliée? La religion est-elle plutôt une aide ou un obstacle pour y parvenir? «Quart d’heure pour l’essentiel» a commandé un sondage pour en savoir plus.
A l’ère des nombreux conflits religieux au Moyen-Orient et en Afrique, parler de religion, de foi et de réconciliation peut paraître provocateur. Les avis sont très partagés sur cette question. Le sondage commandé par Quart d’heure pour l’essentiel laisse apparaître autant de personnes qui considèrent que la religion favorise la réconciliation (49%) que de gens qui le contestent (47%).
Un enjeu quotidien
La réconciliation fait partie des questions qui intéressent la population au quotidien, affirme Jörg Stolz, sociologue des religions et directeur de l’Observatoire suisse des religions à Lausanne. «Les croyants expliqueront cet intérêt pour des raisons religieuses ou spirituelles. D’autres plutôt pour des raisons psychologiques.»
Le sociologue des religions rappelle que le débat et les conflits sont indispensables dans toute société: «La question est de savoir comment les canaliser». Une démocratie fonctionnelle et saine et un Etat de droit permettent d’exploiter la dispute de façon sensée pour la société.
La religion importante pour la réconciliation
D’après le sondage, 80% des Suisses affirment appartenir ou se sentir proches d’une confession religieuse ou se définissent comme croyants. 64% de ces derniers sont de confession chrétienne. Ces personnes puisent-elles dans leur foi pour vivre en paix ou se réconcilier avec autrui? C’est le cas pour une nette majorité (58%). Elles confirment que leur souhait ou engagement pour la réconciliation est motivé totalement ou partiellement par leur foi. Et cela se vérifie bien au-delà des personnes de tradition chrétienne ou juive: les croyants d’autres traditions religieuses, moins sécularisées, sont même 70% à relever l’apport du religieux pour la réconciliation, contre 56% des catholiques ou 52% des protestants.
Bonne note pour Jésus
Existe-t-il des modèles de réconciliation? Les personnes sondées avaient le choix d’indiquer, parmi sept personnalités historiques, lesquelles incarnaient le mieux l’idée de la réconciliation aujourd’hui.
Selon la tradition chrétienne, Jésus-Christ est considéré comme le modèle même de la réconciliation et comme un faiseur de paix. Mais d’après le sondage, il n’apparaît qu’en milieu de classement, avec 71% d’avis favorables. Mention «Bien» mais pas «Excellent», pourrait-on dire. Cependant, 85% des personnes croyantes jugent qu’il est un modèle en la matière. Ce sont Nelson Mandela et Mère Teresa qui occupent les premières places du classement.
Tous moralisateurs
Les valeurs religieuses constituent-elles une base importante pour trouver le chemin de la réconciliation? La moitié de la population juge que oui, bien plus parmi les croyants. Mais qu’en est-il des non-croyants? Faut-il en déduire que pour eux la réconciliation importe moins? Loin s’en faut. Pourtant, selon Jörg Stolz, «il est certain que les personnes croyantes basent leur comportement moral et éthique sur leur fondement religieux. Les personnes non croyantes ne sont pas moins morales ou n’ont pas moins de valeurs. La différence, c’est qu’elles ne fondent pas leur comportement de façon
religieuse.»
Thomas Hanimann
Un enjeu quotidien
La réconciliation fait partie des questions qui intéressent la population au quotidien, affirme Jörg Stolz, sociologue des religions et directeur de l’Observatoire suisse des religions à Lausanne. «Les croyants expliqueront cet intérêt pour des raisons religieuses ou spirituelles. D’autres plutôt pour des raisons psychologiques.»
Le sociologue des religions rappelle que le débat et les conflits sont indispensables dans toute société: «La question est de savoir comment les canaliser». Une démocratie fonctionnelle et saine et un Etat de droit permettent d’exploiter la dispute de façon sensée pour la société.
La religion importante pour la réconciliation
D’après le sondage, 80% des Suisses affirment appartenir ou se sentir proches d’une confession religieuse ou se définissent comme croyants. 64% de ces derniers sont de confession chrétienne. Ces personnes puisent-elles dans leur foi pour vivre en paix ou se réconcilier avec autrui? C’est le cas pour une nette majorité (58%). Elles confirment que leur souhait ou engagement pour la réconciliation est motivé totalement ou partiellement par leur foi. Et cela se vérifie bien au-delà des personnes de tradition chrétienne ou juive: les croyants d’autres traditions religieuses, moins sécularisées, sont même 70% à relever l’apport du religieux pour la réconciliation, contre 56% des catholiques ou 52% des protestants.
Bonne note pour Jésus
Existe-t-il des modèles de réconciliation? Les personnes sondées avaient le choix d’indiquer, parmi sept personnalités historiques, lesquelles incarnaient le mieux l’idée de la réconciliation aujourd’hui.
Selon la tradition chrétienne, Jésus-Christ est considéré comme le modèle même de la réconciliation et comme un faiseur de paix. Mais d’après le sondage, il n’apparaît qu’en milieu de classement, avec 71% d’avis favorables. Mention «Bien» mais pas «Excellent», pourrait-on dire. Cependant, 85% des personnes croyantes jugent qu’il est un modèle en la matière. Ce sont Nelson Mandela et Mère Teresa qui occupent les premières places du classement.
Tous moralisateurs
Les valeurs religieuses constituent-elles une base importante pour trouver le chemin de la réconciliation? La moitié de la population juge que oui, bien plus parmi les croyants. Mais qu’en est-il des non-croyants? Faut-il en déduire que pour eux la réconciliation importe moins? Loin s’en faut. Pourtant, selon Jörg Stolz, «il est certain que les personnes croyantes basent leur comportement moral et éthique sur leur fondement religieux. Les personnes non croyantes ne sont pas moins morales ou n’ont pas moins de valeurs. La différence, c’est qu’elles ne fondent pas leur comportement de façon
religieuse.»
Thomas Hanimann
Réactions
Crédits
Illustration/Photo: © Alliance Presse