L'article
Cinq ans en famille dans les taudis de Manille
26.11.11 - «Nous devrions vivre là où vivent les plus pauvres»: c’est avec cette conviction qu’un couple est parti vivre dans les décharges aux Philippines.
Noël, la fête de la joie, est un temps particulier dans les bidonvilles de Manille. Christian Schneider raconte le contexte terrifiant des taudis de la capitale des Philippines, dans laquelle il a vécu pendant treize ans: «L’air que nous respirions était rempli d’odeurs de sueur, de poisson brûlé, d’excréments et de déchets». Aujourd’hui encore, des millions de personnes y luttent pour la survie. Car dans les décharges, des familles entières vivent de ce qu’elles récupèrent des ordures. Chaque jour, des camions y déversent mille tonnes de déchets.
Pour prostituées, enfants des rues et toxicomanes
Mais pourquoi Christian, sa femme Christine et leur fille, âgée à l’époque d’une année, ont-ils quitté confort et sécurité pour cet environnement insalubre? «Nous savions que notre place était parmi les plus pauvres. Si des millions de personnes vivent dans ces conditions, cela doit être possible pour nous aussi», s’est dit la jeune mère de famille. A leur arrivée, leur nouvel habitat s’est résumé à douze mètres carrés, constitués de plaques de tôle à travers lesquelles il était impossible de se protéger de la lumière ou du bruit.
Lorsqu’ils évoquent ce qui les a poussés à partir, ils racontent que «Dieu est venu sur terre pour être proche des gens». Cet infirmier et cette institutrice ont acquis la conviction que les chrétiens sont appelés à aider les plus pauvres.
Ils ont commencé par créer une sorte de communauté de vie ou centre d’accueil pour sept enfants des rues. Ensuite, leur action s’est étendue à des communautés pour anciens toxicomanes et prostituées. Le couple offrait les premiers soins aux penssionnaires de cette «clinique des bidonvilles» et des milliers d’enfants participaient aux activités sportives et au camp d’une semaine organisés par les Suisses. Une façon de sortir les enfants de leur contexte nauséabond. Aujourd’hui, cela fait huit ans que les Schneider sont revenus en Europe. Mais leur projet d’entraide a pu être confié à des Philippins. Depuis, l’aide apportée a doublé.
Des scènes fantomatiques
La vie sur la décharge paraît surréelle. Chaque jour, c’est par centaines que des formes humaines fantomatiques retournent ces montagnes de déchets, le plus souvent sous un soleil de plomb. Avec comme outil un simple crochet ou leurs mains. Ils sont nombreux, les enfants de cinq ou six ans, à arpenter à pieds nus cette décharge, à la recherche d’objets à revendre. Nombreux aussi les parents, tombés dans l’alcoolisme ou la drogue pour tenter d’oublier toute cette misère.
Cet été, Christian Schneider est retourné pour deux semaines à Manille. Il y a rencontré un homme auquel il avait donné des médicaments contre la tuberculose. A l’époque, le Philippin était encore jeune; aujourd’hui, il a 32 ans et ses poumons sont dévorés par la maladie. Par manque d’argent et de force, il a renoncé à consulter un médecin: «Ce désespoir me met en colère», confesse Christian Schneider. «Trop de personnes meurent de maladies curables, simplement parce qu’elles n’ont pas accès aux médicaments». Le Suisse a conduit cet homme vers un médecin. Qui sait, peut-être le reverra-t-il lors de son prochain voyage?
«Ma foi en Dieu n’a pas été ébranlée par la misère que j’ai côtoyée. Ma foi en l’homme, oui», explique Christine Schneider. D’après elle, «Dieu aussi souffre de la misère des pauvres».
Pour prostituées, enfants des rues et toxicomanes
Mais pourquoi Christian, sa femme Christine et leur fille, âgée à l’époque d’une année, ont-ils quitté confort et sécurité pour cet environnement insalubre? «Nous savions que notre place était parmi les plus pauvres. Si des millions de personnes vivent dans ces conditions, cela doit être possible pour nous aussi», s’est dit la jeune mère de famille. A leur arrivée, leur nouvel habitat s’est résumé à douze mètres carrés, constitués de plaques de tôle à travers lesquelles il était impossible de se protéger de la lumière ou du bruit.
Lorsqu’ils évoquent ce qui les a poussés à partir, ils racontent que «Dieu est venu sur terre pour être proche des gens». Cet infirmier et cette institutrice ont acquis la conviction que les chrétiens sont appelés à aider les plus pauvres.
Ils ont commencé par créer une sorte de communauté de vie ou centre d’accueil pour sept enfants des rues. Ensuite, leur action s’est étendue à des communautés pour anciens toxicomanes et prostituées. Le couple offrait les premiers soins aux penssionnaires de cette «clinique des bidonvilles» et des milliers d’enfants participaient aux activités sportives et au camp d’une semaine organisés par les Suisses. Une façon de sortir les enfants de leur contexte nauséabond. Aujourd’hui, cela fait huit ans que les Schneider sont revenus en Europe. Mais leur projet d’entraide a pu être confié à des Philippins. Depuis, l’aide apportée a doublé.
Des scènes fantomatiques
La vie sur la décharge paraît surréelle. Chaque jour, c’est par centaines que des formes humaines fantomatiques retournent ces montagnes de déchets, le plus souvent sous un soleil de plomb. Avec comme outil un simple crochet ou leurs mains. Ils sont nombreux, les enfants de cinq ou six ans, à arpenter à pieds nus cette décharge, à la recherche d’objets à revendre. Nombreux aussi les parents, tombés dans l’alcoolisme ou la drogue pour tenter d’oublier toute cette misère.
Cet été, Christian Schneider est retourné pour deux semaines à Manille. Il y a rencontré un homme auquel il avait donné des médicaments contre la tuberculose. A l’époque, le Philippin était encore jeune; aujourd’hui, il a 32 ans et ses poumons sont dévorés par la maladie. Par manque d’argent et de force, il a renoncé à consulter un médecin: «Ce désespoir me met en colère», confesse Christian Schneider. «Trop de personnes meurent de maladies curables, simplement parce qu’elles n’ont pas accès aux médicaments». Le Suisse a conduit cet homme vers un médecin. Qui sait, peut-être le reverra-t-il lors de son prochain voyage?
«Ma foi en Dieu n’a pas été ébranlée par la misère que j’ai côtoyée. Ma foi en l’homme, oui», explique Christine Schneider. D’après elle, «Dieu aussi souffre de la misère des pauvres».
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Illustration/Photo: © Alliance PresseEn savoir plus